Coromandel Peninsula
Je vous préviens de suite, ça va être vraiment très long (vous pouvez couper ça fait des épisodes), mais très documenté et vous allez en prendre plein, mais alors plein la cornée! Les photos sont éditées en mode diaporama mais si vous cliquez dessus, elle apparaitront en taille réelle, je vous le conseille vivement. Ça s'applique bien sûr à tous les autres articles. Voici une carte de la péninsule, pour suivre le périple. Bon voyage!
Vendredi
Woah...
Première excursion dans les terres kiwies depuis notre arrivée, ça fait trois semaines qu'on attendait ça, et enfin on y est. Nous sommes partis avec trois collègues de Claire, aussi Français, et aussi en stage dans son université. C'est aux alentours de 19h30 que nous sommes allé chercher Agathe, Carole et François chez eux, au Nord de la ville. Après avoir chargé la Steevas (c'est le nom de notre voiture, les anciens anciens proprio s'appelaient Steeve et Mathias => Steevas), on a pris la route direction la très célèbre péninsule de Coromandel.
Les autoroutes sont limitées à 100km/h et, bien que celles près d'Auckland soient sur 3 voies avec des lumières sur le bord, elles ressemblent plus à des nationales de chez nous. De toute façon, on n'est pas pressé, bien chargé, et la voiture n'est plus toute jeune donc on y va mollo. Très vite, la route rétrécit, et devient de moins bonne qualité. Ça y est, on est vraiment en Nouvelle Zélande! Il faut savoir que les 1.5 millions d'habitants à Auckland est une exception, le pays n'en compte que 4 millions. Sur la route, on a croisé les grandes villes de la côte, soit 1500 habitants :) . Après une nouvelle Beniade (je me suis planté de sortie, mais ça de toute façon c'était prévisible), on rejoint la ville de Thames. On a choisi de passer la nuit dans un camping DOC (Department Of Conservation). Le DOC, c'est une organisation gouvernementale qui s'occupe de la conservation de l'héritage naturel et historique du pays. Pour dissuader les touristes de faire du camping sauvage, ils ont créé des sites où il est autorisé de poser sa tente, généralement placés. Mais comme c'est protégé, les installations sont très sommaires, l'eau potable est celle de la rivière, il y a deux toilettes et basta.
Tout joyeux, on s'engage sur la route menant au DOC, à 14km de Thames. Au bout de 500 mètres, le bitume disparait et laisse place aux graviers et à la terre. Les kilomètres passent mais toujours pas de camping, on s'enfonce de plus en plus dans la forêt, avec rien à des dizaines de kilomètres. "Mais dans quoi on s'est embarquéééé?" Je lance une petite boutade sur un possible bucheron déglingué nous attendant avec une hache sanglante au prochain tournant. On a rigolé... jaune. On est finalement arrivé à notre DOC en entier. Mais "on ne paye pas" me direz-vous? Eh bien si, c'est ultra simple. Il y a des enveloppes à l'entrée du site, avec dedans un morceau détachable à mettre sur le pare-brise. Dans les enveloppes on insère le montant à payer (6 euros par personnes), notre nom, l'immatriculation et hop, dans la boite aux lettres dédiée à cet usage. C'est le self check-in. Il ne faut pas faire les malins parce qu'il y a des Rangers qui patrouillent et qui vérifient les enveloppes.
En parlant de faire les malins, il fallait nous voir, à 23h, avec une frontale et une lampe, monter la tente 2 personnes pour les trois loustics. On s'est franchement pas mal débrouillé, et 10 minutes plus tard, elle était montée. Il y avait des bruits bizarres qui sortaient de la forêt, des bruits d'oiseaux... ou de loup-garou, je sais pas c'était pas très clair. Super rassurant pour dormir, mais c'est pas grave c'est l'aventure ouéé! On a ensuite fait le lit dans la Steevas pour Claire et moi. Il fallait transférer les affaires du coffre sur les sièges avant pour rabattre les sièges arrières. Le problème c'est qu'on a un klaxon tactile (et c'est pas un euphémisme, il suffit de l'effleurer). Je suppose que ça vient avec le package "j'ai vingt ans, 240000 km, et je fais du bruit quand j'accélère". Bien sur on l'a fait klaxonner. Deux fois. Et on a éclaté de rire à chaque fois, mais je pense pas que c'était le cas des autres campeurs. Oups :) Après ce remue-ménage, une petite bière, un tarot, et au dodo!
A 8h plus ou moins pétante, on s'est levé. La nuit n'a été facile pour personne. Dans la tente ils ont eu froid (quelqu'un leur a ouvert, on ne saura jamais qui, un campeur énervé surement ^^), dans la voiture, on a eu mal au dos. Il faut dire que c'était notre première nuit camping avec notre équipement, il fallait bien un étalonnage. On a découvert que nos voisins de tentes étaient des gars de type bucherons/ZZ Top, avec leur rottweiler, qui ont passé la matinée à nous regarder de travers (ça y est il vous revient le bucheron déglingué de la veille?) On a découvert alors le paysage somptueux autour de nous. On était entouré de montagnes, toutes différentes les unes des autres, et par deux rivières. Un cadre de type Alpes, Pyrénées, etc... à 15 minutes de la mer. Après avoir plié les affaires et fait un tour, on s'est lavé les dents dans le lavabo du coin, la rivière, et on s'est mis à rouler.
On a continué notre route vers Thames. Un petit café pour la route et c'est parti mon kiki, direction Coromandel Town. Après seulement 5 minutes de route, on a atterit sur l'autoroute qui longe la côte vers le nord. Superbe! Le Pacifique à 2 mètres de nous sur 50 kilomètres. D'un commun accord, une des plus belles routes que nous ayont jamais vu. Les pylones pour le téléphone, ou l'électricité, sont planté directement dans l'eau car il n'y a pas de place le long de la route. Ils sont en bois et ils on plutot intérêt à etre résistant à l'eau et au sel! On a croisé des dizaines de cormorans qui étaient tous sur le même arbre. Apparemment c'est le spot "to be" des oiseaux du coin, qu'ils nous ont dit ;). La route a fini par se séparer de la mer pour aller rejoindre la montagne. Péniblement la voiture a gravi mètre après mètre, on a fini par s'arréter sur un point de vue pour prendre des photos (et faire refroidir la Steevas). Là encore, dépaysement total avec la mer d'un coté et des collines remplies de moutons de l'autre.
On a continué notre périple vers Coromandel Town, et on s'est arreté un peu après la ville, près d'un tout petit port. On a pu admirer une mer d'huile, et la côte en face de nous était en fait celle d'Whanganui Island, qui est à quelques dizaines de kilomètres de la péninsule. Après une séance photo et quelques niaiseries, nous avons repris la route pour traverser la péninsule. Nous avions vu dans de nombreux guides que le restaurant Mussel Kitchen (la cuisine de la moule en français) était un must de la région en termes de fruits de mer. Ca tombe bien, c'est sur notre route! Ni une ni deux, on s'installe sur une table en bois de type pique-nique. Le resto en question est vraiment sympa, bel déco basée sur la moule, et les coins fleurs ne sont pas remplis de petits cailloux, mais de morceaux brisés de coques de moules. Il se trouve que l'on a pu à la fois manger de leurs plats, tout en amenant des notres. Ici ça ne pose pas de problème et c'est tant mieux.
Après la pose, encore une fois, on s'est mis en route, sinueuse et en graviers, en direction d'un spot conseillé plus tôt dans la matinée par un point d'information à Thames. Après une vingtaine de minutes, nous sommes arrivés devant une cascade, en contre-bas de la route. Très sympathique point de vue. Avec François, on s'est mis en tête d'escalader la cascade par le coté, et on y est arrivé. On est redescendu et je n'ai pas pu m'empécher une petite Beniade. Je me suis donc mis pieds nus, et je me suis mis sous la cascade. Enormes sensations!! Des trombes d'eau me tombaient sur le dos et en même temps, j'étais protégé par un creux à l'intérieur et je pouvais apprécier le moment. Je suis ressortit complètement trempé mais super content!
Après un séchage improvisé et une heure de route, on est arrivé à notre destination de la journée, Hahei. Il a fallu trouvé un endroit ou dormir, ce que nous avons fait. Un gigantesque camping, complètement vide, car ici on est déjà hors-saison. Emplacement au bord de la mer, check. Barbecue, aussi check. La vue sur la plage, elle était vraiment saisisante, elle était vraiment belle, avec une lumière orangée, superbe. Et le pied, c'est qu'on était tout seul dessus! Une des plus belles plages de la région pour nous tout seul. Vous vous imaginez bien qu'avec les conditions de la veille, monter la tente a été un jeu d'enfant. On est parti au supermarket du coin pour s'acheter de la viande (pour le BBQ), et on est revenu par la plage. Cette plage, j'insiste mais c'était vraiment comme dans un film, on avait du mal à croire qu'on y était.
La soirée a été calme et super sympathique, entre un apéro en bord de mer, un bon diner, et quelques parties de tarot où j'ai magistralement perdu de gros points. Ah non j'ai oublié! On a croisé un chat noir (encore!) qui ressemblait fortement à celui de Claire. Il est venu directement nous voir à peine la voiture garée, gros calins, ronron, ronron, et hop les fesses sur le capot parce que c'est bien chaud :) Il a fini la soirée avec son copain le mulot. Ils ont joué au chat et à la souris et puis ensuite il l'a mangé, à moitié, et il nous a laissé le reste pour le dessert. Merci le chat! On a aussi fait un tour sur la plage de nuit. Pas une lumière, un ciel étoilé comme on a jamais vu avec Claire. Moi qui aime ça, j'ai été plus que servi. C'était impressionant. On a pas pu prendre de photos mais allez faire un tour sur l'image dans la rubrique "A propos" du blog, celle avec le ciel étoilé. C'était pareil. Avec le bruit de l'océan en plus c'était magique, j'aurais aimé rester la toute ma vie !
Une dernière chose, on a vu sur le sable des points lumineux apparaitre quand l'océan venait le recouvrir, c'était dû à des phytoplanctons. En.tout cas le sable scintillait, comme si le reste n'était pas assez beau :)
DIMANCHE
La nuit a été bien plus reposante que la précédente. Bien rodés de la veille, on a pu installer nos nids douillets en fonction et il a fait chaud pour tout le monde cette fois-ci. Réveil une fois de plus difficile pour le Benno, fatigué par toute cette conduite (lol !). L'océan lui, n'avait pas bougé et il était aussi canon que lorsqu'on est arrivé. On a tranquillement fait sécher les tentes au soleil tout en prenant le déjeuner sur l'allée. Oui, sur l'allée, il y avait si peu de monde qu'on a installé nos chaises de camping sur le bitume. Après un dernier au revoir à la plage et au camping, on a mis le cap sur Cathedral Cove.
C'est un endroit où la mer a creusé un tunnel dans la roche. Pour s'y rendre, une petite marche de 45 minutes assez plaisante dans des sortes de calanques/forêt/collines/sentiers tropicaux. On y est allé alors que la marée passait de haute à basse. Je précise parce que ça induit de fort courant, de belles vagues et donc de belles photos. On a passé un peu plus d'une heure à regarder l'eau pour certains, et à la tester pour d'autres. Les rouleaux ici c'est de la bombe! Ils sont super gros, super puissants, j'en ai presque perdu mon maillot. J'ai même une grosse marque dans le dos, je me suis fait déménager par une belle vague, je me suis retrouvé 10 mètres plus loin :). Le courant était tellement fort qu'on ne pouvait pas rester debout quand la vague se retirait.
On est remonté vers la voiture et on est parti vers le dernier spot de ce week-end, Hot Water Beach. On s'est trouvé un petit restaurant au bord de la mer, et paf, au beau milieu de nulle part, on est tombé sur une serveuse française. Une fille super sympa avec qui on a pu sympathiser dans notre langue natale. C'est toujours bizarre d'entendre du français dans ce monde de brute d'anglais. Au menu, une délicieuse salade de calamar, et un burger de poisson gigantesque. Ici le client mange bien, et après il va surfer! On a pris le dessert sur des poufs poires (le fauteuil hein) avec le chien du resto, un labrador marron super vieux qui venait nous lécher les tibias et qui aboyait si on arrêtait les caresses. Mais il était mignon et on le sentait en fin de vie donc on lui a fait tout plein de câlins.
On a loué une pelle au resto et on est parti sur la plage. Une pelle? Et pourquoi pas une tondeuse tant que t'y es? Eh non, parce qu'on en avait besoin pour la Hot Water Beach. C'est une plage située juste au dessus d'un magma rocheux d'environ 150°C, et qui par un échange thermique faisait remonter de l'eau à 64°C en surface! On était une quarantaine à faire des trous de partout pour se faire un jacuzzi. Pour ma part, vu que tout les bons endroits étaient pris, j'ai du creuser avec François plus près de l'eau. Bien sur ça n'a pas raté, à chaque fois qu'on avait un beau trou, l'océan venait tout casser. On a joint nos forces avec deux filles allemandes à notre gauche et on a finalement réussi à construire notre piscine. J'ai creusé pendant 1h30 non stop comme un malade, ce qui fait qu'à l'heure où j'écris cet article je ne peux plus bouger un muscle de mon corps.
On a finalement pris une douche d'eau douce, et on s'est tous installé dans la voiture pour le retour à Auckland. On a franchi une montagne avec peine à 40 km/h avant de la redescendre pleins gaz. Parce que la voiture est automatique et qu'il n'y a pas de frein moteur, tout se fait avec la pédale (de frein), et c'est super compliqué à gérer quand on a pas l'habitude. Je peux vous dire que dans la voiture c'était silence radio une bonne partie du voyage, on était tous lessivés y compris le conducteur, le brave Benno, qui a bien failli s'endormir au volant. Mais qui s'est réveillé en regardant les locaux conduire sur l'autoroute. Des psychopathes, on a appris qu'ici en fait on peut doubler par la droite, la gauche, partout, ce qui fait que le traffic ressemblait à une course de Fast and Furious.
Voila pour notre premier WE "à la campagne". J'espère que vous avez apprécié l'article, en tout cas nous on a adoré vous le rédiger et surtout faire tout ce que vous avez pu lire.
Des bisous Kiwis !
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