Waiheke Island

Cela faisait longtemps que nous voulions visiter la très réputée "île de l'île" et justement notre coloc nous avait parlé d'une promotion sur le ferry. Malheureusement, elle avait disparu lorsque nous avons voulu la réserver. Ben devant travailler le samedi au marché, nous avions oublié l'idée quand j'ai découvert une offre de Sealink : "2 tickets passagers offerts pour un ticket voiture acheté". Ni une ni deux, nous prenons nos billets le vendredi à 17h pour le samedi matin 8h. On a balancé toutes les couettes dans la voiture, de la nourriture dans la glacière et on est parti à l'aventure! 7h30, lever du soleil sur l'autoroute et arrivée à l'embarcadère. On embarque la voiture et nous voilà déjà loin du rivage. Que de sensations, de beaux paysages, on en a déjà plein la tête!

Ah oui, j'ai oublié de préciser que depuis ses aventures fesses dans l'eau, Ben est malade comme un chien et a passé son temps à faire la tronche sur les photos que je prenais de lui!

Bref, après 35 min de voyage nous mettons le premier pied, enfin le premier pneu sur Waiheke Island. J'avais lu beaucoup de bien du marché d'Ostend, qui se tient justement tous les samedis matin. C'est donc là que nous nous dirigeons en premier. Nous y découvrons un grand jardin où se côtoient des fripières, des vendeurs de bijoux, en os gravé notamment, des paysans vendant leurs légumes, un autre son miel bio (un rein et demi environ). Entre deux militants pour la protection de l'île, un homme vend du pain sans gluten.

Nous nous approchons d'un tout petit stand car le basilic m'a attiré l’œil. Nous y prenons également des piments, des goyaves et au moment de payer la dame nous explique que ce sont les fruits d'un jardin participatif, qu'il faut donner ce qu'on estime être juste. Grande question métaphysique! Quelqu'un connait-il le prix d'un kilo de goyaves néo-zélandaises? Pas nous en tout cas!

Après un petit plein de légumes bio (moins chers qu'au supermarché, allez comprendre) nous reprenons notre route... vers... vers... aucune idée en fait. Nous avions bien compris que Waiheke est réputée pour son vin, son huile d'olive et son tissu artistique mais avec plus de 20 vignobles et de 30 galleries/studios, par où commencer?

Nous élaborons donc un circuit qui nous emmène à la ville d'Oneroa où se trouve une bonne concentration de boutiques d'objets artistiques en tout genre, de petits restaus avec vue sur mer. Ben n'en ayant que faire, je pars seule à la découverte des galeries, je furète le museau en l'air. Je tombe alors sur la boutique Upcyle. 'Music to my ears' je pense. L'upcycling, c'est une discipline qui consiste a prendre des objets voués à la déchetterie pour leur donner une nouvelle vie, de la valeur ajoutée. C'est une véritable caverne d'Ali Baba mais décidée à ne pas faire de folies, je me fais juste plaisir aux yeux. Enfin, c'est là que je suis tombée sur l'occasion qui vous tend les bras. Depuis notre arrivée je cherchais le souvenir que je me rapporterais et je l'ai trouvé! C'est une broche faite avec un véritable penny de 1941, représentant un tui (oiseau très au chant venu de l'espace si vous avez suivi) et ce pour le prix exorbitant de 8,50 euros.

L'estomac grognant nous nous arrêtons sur la plage pour un pique-nique, harcelé par une mouette. C'est fascinant comme d'un bout à l'autre de la terre elles sont aussi chiantes!

Pendant que Ben fait sa petite sieste digestive, je me faufile au Community Art Gallery, un énorme complexe qui réunit les œuvres de plusieurs artistes internationaux. Je prends peur au début car les 4 premiers artistes que je vois peignent sur des feuilles de papiers à $500 des paysages comme des enfants de 3 ans. J'aime bien l'art moderne mais trop d'abstrait tue l'abstrait... Heureusement ça s'est grandement amélioré quelques mètres après! C'est un peu fou de voir qu'avec 3 bouts de ficelles et un bon paquet de talent, certains arrive à créer des êtres fabuleux. On est assez loin du carré blanc sur fond 'whatever, je ne me souviens plus' (véridique, vu au musée des beaux-arts de Rennes).

Nous continuons notre périple vers un vignoble de renom, Cable Bay, arrêt conseillé dans tous les guides. En réalité, nous ne le savons pas encore mais nous allons à la rencontre d'un élément essentiel de la faune locale : le riche. Car Waiheke est le spot où le week-end les Aucklandais de la haute viennent s'ébrouer dans les jardins des vignobles et lâcher quelques deniers dans des menus à 60 euros. C'est bien cela qui gâche un peu le charme de cette nature magnifique et endémique. Les maisons poussent comme des champignons, on voit des pancartes immobilières sur chaque terrain inoccupé et c'est justement ça que les natifs veulent éviter.

Tout cela pour dire qu'on arrive à Cable Bay et... nous sommes époustouflés. Comme dirait le guide Lonely Planet, les vignobles de Waiheke ont des vues assez fantastiques pour vous faire oublier le trou qu'ils font dans votre poche! Bon je crois que les photos parlerons d'elles-mêmes. Nous arrivons dans le 'cellar' pour découvrir que la dégustation est à $10!!! Impensable en France! Ils sont remboursés si on achète pour $45 (28 euros), mouaaaais. Maintenant, qu'on est là... Ben (dont le nez est habité par des choses diverses et variées je le rappelle) passe son tour et je me lance. Les vins sont sans fautes, après il s'agit juste d'un problème de goûts et de couleurs. Conquis, on repart avec 4 bouteilles (y'avait une promo...) et la déception de ne pas pouvoir en rapporter en France vue le poids d'une bouteille en verre! On verra au duty free.

Art -> Check

Vin -> Check

Huile d'olive -> heeeeu vu le prix, non merci ça ira!

Que faire maintenant? Ben me dit, je veux aller à Palm Beach!

Ok on va à Palm Beach mais par la mer alors! C'est beau mais la voiture trouve ça beaucoup moins beau quand la route devient à voie unique et en terre, tout d'un coup! Puis on a découvert un autre côté de l'île, un peu moins résidentiel donc plus sympathique. On s'arrête un moment sur Palm Beach avec toujours le regret de ne pas avoir trouvé un seul café au cadre sympathique, où une part de gâteau ne nous couterait pas le deuxième rein.

On poursuit vers Onetangi; un centre de village, ca sent le commerce non?

Une fois le long de la plage, je dis à Ben " Là c'est bien! " Effectivement, on est tombé sur le café le plus sympa de l'île où on a pu se siroter un chocolat chaud, un capuccino avec un énorme scone salé et une part de tarte au citron pour 12 euros. Le tout bien sûr sur la terrasse, vue sur la plage.

Bon c'est pas tout ça mais 16h30, le soleil va se coucher, on ferait mieux de trouver un endroit où dormir. Ca tombe bien, il y a UN camping sur l'île et il est géré par le council donc son fonctionnement est le même que ceux du DOC. On n'a pas réservé car on ne peut le faire qu'à des horaires de bureau (évidemment!) on verra bien. Et on arrive devant une belle barrière avec un beau cadenas! Après 10 min d'attente au téléphone, je tombe sur une standardiste du council qui me met en relation avec les rangers qui me donnent le code, youpi! Le camping est vide, une tente sans véhicule seulement. Très bien, on se met sur le spot le plus proche de la plage! Installation de la dodomobile, coucher de soleil sur la plage, petit piche-nique au clair de lune (à 18h30) avec les épis de maïs achetés au marché, bonne nuit de sommeil. La quiétude des lieux est seulement troublée par les avions qui passent au-dessus de nous pour atterrir à l'aéroport d'Auckland. On avait presque oublié qu'on est "en ville"!

Le lendemain matin, le jour me réveille et l'excitation aussi puisque j'ai lu sur le site internet que le parc régional de Whakanewha est un refuge pour les oiseaux rares de l'île et que depuis le camping on peut en observer plein. C'est vrai le soleil a peine levé ça piaille déjà dans toutes les directions! Le plus frustrant c'est que généralement, le temps de les voir s'envoler ils sont déjà partis, impossible de prendre une photo!

J'ai quand même pu prendre certains qui se posaient.

Le pukeko, poule des marais, qu'on trouve souvent sur le bord de notre route.

Le banded rail, un oiseau qui était en danger mais qui commence à repeupler les baies de Waiheke. D'où ce specimen, picorant à 5 m de notre voiture!

Le white-faced heron

La frêle dotterel (pluvier roux), qui fait son nid à même le sable, d'où son statut de menacée d'extinction. Plus que 1800 individus...

Le pied stilt, échasse blanche

Et il est où Ben? Il pionce, quelle question! Il est 7h30.

On prend quand même le petit déjeuner sur la plage, pas fous... Puis une petite balade de 20 min pour se mettre en jambes et à nous la route!

On se dirige vers le nord-est de l'île qui est entièrement sauvage, pas une maison à des centaines de mètres à la ronde. Et ici les vaches et les moutons sont mieux logés que les humains, voyez un peu!

En rallye et en drifts, on arrive à Stony Batter Historic Reserve.

Sur ce site est constitué d'une grande lande parsemée de boulets de roche volcanique! Ils ont atterri ici lors d'une éruption sur une île voisine. Ils ont ensuite servi de charge de béton pour la construction d'un fort militaire sous-terrain de la 2è guerre mondiale.

Après une marche de 20 min, nous allons voir ce qui reste du camp, à savoir les fondations! L'entrée des tunnels fortifiés coute $8 chacun + location d'une torche, y'a pas marqué "pigeon" ! L'emplacement du canon est assez impressionnant par contre.

L'arrêt suivant est Man O' War Bay et son vignoble, d'une part car c'est le seul semblant de vie de ce côté de l'île et d'autre part parce que j'avais lu "honey tasting" sur le prospectus! Vu comme c'est difficile de trouver du bon miel et à prix sage, je dit "Banco"! C'est là que nous avons retrouvé nos amis, les riches... Parce que comprenez-vous, à Man O' War vous pouvez parquer votre yacht directement dans la baie et vous n'avez qu'à traverser la plage pour siroter du champagne à 14h. Alors forcément c'est tentant. Bref, nous on mange sur la table de pique-nique... Et j'achète quand même le miel, qui est excellent et aussi la seule chose qui ait un prix sensé dans cette baraque!

Un dernier crochet à Orapiu et sa colonie de oystercatchers et le tour de l'île est finie.

Euh, le reste du voyage est moins glorieux! Ayant encore 3h à tuer, on se dit qu'on va se poser sur une terrasse agréable pour laisser passer le temps. Un dimanche à 15h30, je ne crois pas non! Donc on a regardé un film et on a fini sur la plage au coucher du soleil. On est monté sur le ferry de 19h, on est rentré chez nous avec des coups de soleil et des rêves plein la tête et voilàààà!

Sympa la course de jet ski qui vient pourrir l'ambiance!